Omar Benamara a l’un des parcours artistiques les plus atypiques et singuliers de sa génération. Issu de la pure tradition musicale algéroise, il chante aujourd’hui à l’Opéra national de Paris. Sa longue expérience et sa pratique de la musique classique occidentale lui ont permis de développer une perception nouvelle de la musique traditionnelle, lui permettant d’effectuer un retour remarqué à ses origines culturelles en tant qu’interprète des grandes noubas du répertoire arabo-andalou de l’école d’Alger. En 1982, à l’occasion du 20e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, il chante Mozart et des pièces du répertoire andalou pour la télévision algérienne, expérience qu’il renouvellera souvent, notamment en 1987 au festival international de musique classique à Alger avec le Voyage d’hiver de Schubert et des chants andalous.
Né à Alger à une époque où régnait un extraordinaire cosmopolitisme musical, il fait partie, très jeune, de petites formations musicales traditionnelles (chaâbi/andalou). Remarqué pour ses dons musicaux et ses possibilités vocales, il est dirigé vers des études de piano et de chant classique au conservatoire d’Alger où cohabitaient déjà musique classique occidentale et musique traditionnelle algéroise. En ce temps-là, le très populaire El Anka dirigeait la classe de chaâbi (musique populaire dérivée de l’andalou), les maîtres Fakhardji, Bachtarzi, Belhocine et Dali les classes de musique andalouse. Quant aux classes de chant/opéra, elles étaient assurées par des maîtres détenteurs de la tradition belcantiste italienne (MM. Gino, Abid et Gauthier). À cette époque, Alger ne comptait pas moins de deux orchestres symphoniques, un opéra de renom et d’innombrables formations traditionnelles, de variété et de jazz.
Après des études à l’Institut national de musique d’Alger, il est l’un des cofondateurs de la toute première chorale polyphonique de la ville, avec laquelle il effectue de nombreuses tournées en Europe. Il est admis en 1978 à l’Institut de musique liturgique de Paris, au cours de direction de chœur, puis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de chant de Camille Mauranne, grand spécialiste de la mélodie française, et de Peter Gottlieb pour le lied allemand.
Plusieurs fois lauréat de concours de chant (prix de la Scène française, des Maîtres du chant et du concours international de l’Union des femmes musiciennes), il fait ses débuts en 1979 au Théâtre du Châtelet où il participe entre autres aux fameuses saisons Verdi, Rossini et russe. Outre divers engagements dans de nombreux théâtres en France – opéras de Lyon, Marseille, Monaco, Nice, Montpellier, Nancy, etc., théâtre des Champs-Elysées, Opéra Comique – et à l’étranger, Omar Benamara participe à de nombreux concerts et festivals. Artiste titulaire de l’Opéra national de Paris depuis 1994, il effectue parallèlement à sa carrière lyrique un important travail de recherche et de transcription de la musique andalouse, qu’il n’a jamais cessé d’interpréter et de promouvoir. Depuis quelques années, Omar Benamara dispense des cours de chant classique et a mis au point une méthode de technique vocale pour l’étude du chant arabo-andalou. Son premier concert à l’Institut du monde arabe remonte à 1986.
Omar Benamara
Album disponible : Nouba ghrib, andalou algérois