Mohamed Suita dit « Boustta »

© Gilles Abegg

Né en 1933, Boustta est fils d’un garde de nuit dans les services de sécurité. « Mon père était, comme on dit,‘esas, (garde). Garde du caïd, à l’époque du glawi. Mais ce caïd-là commandait la nuit. Lui, il avait dans sa charge le travail de nuit. Les gardes arrêtaient les ivrognes, par exemple. Ils surveillaient ceux qui commettaient des actes répréhensibles. Les gardes faisaient leur tournée, quoi! Une espèce de police secondaire… Ainsi chez nous à Marrakech, il y avait un policier et un garde. Le policier en tenue et le garde avec turban, djellaba ceinturée de la cartouchière. Mon père était donc garde comme ça. Mon père est mort, j’avais 4 ans. Je m’en rappelle un tout petit peu. »
Son entrée dans le malhun, Boustta l’a faite sur son lieu de travail. A l’âge de 11 ans, il était déjà en apprentissage. « J’ai appris à travers le métier. J’étais apprenti… J’étais brodeur sur cuir. Mon métier, brodeur sur sacs de cuir pour homme, comme celui-ci (il me montra son sac, porté en bandoulière sous la djellaba). C’est ça, mon métier. J’ai découvert l’existence du malhun, en 1944, sur mon lieu de travail avec les artisans. »

Hassan Jouad


Album disponible : Le malhun à Marrakech