La tradition du malhùn reste attachée aux grands centres citadins anciens, Fès, Marrakech, Meknès. Salé… Mais, issus de toutes les régions du Maroc, les auteurs du malhûn ne se sentent pas liés à leurs lieux d’origine, même s’ils en portent quelquefois le nom. Les chanteurs en revanche se sentent citadins et se considèrent comme représentants de leurs villes. En retour, celles-ci les soutiennent, les mettent en avant et les classent selon une hiérarchie admise par tous. Pour la ville de Meknès, El Hadj Houcine Toulali est sans conteste le plus grand des chanteurs contemporains.
Né en 1924 à Hay Toulali, un quartier périphérique de la ville, il s’est, dès 1945, passionné pour la pratique du chant malhûn.
En 1959, il enregistre pour la Radio nationale marocaine sa première pièce pieuse, Yâ lutf Ilah Ikhâfi, qui l’impose d’emblée comme un des Chefs de file du genre. Ensuite, avec son groupe composé de musiciens professionnels, il a partagé ses activités artistiques entre animations de fêtes, prestations scéniques, émissions de télévision et renseignement à l’Institut national de la musique.
Toulali nous a quittés le 17 décembre 1998, non sans nous avoir laissé en héritage une centaine de chansons.
Hassan Jouad
Album disponible : Le malhûn de Meknès