Radio Bagdad

Fawzy Al-Aiedy

Depuis 30 ans qu’il vit en France, Fawzy Al-Aiedy a toujours aspiré à entraîner les amoureux des musiques métisses vers des contrées novatrices où la rigueur et l’esthétisme musical jouent des rôles essentiels, laissant une large place au côté sensuel, émotionnel, poétique et festif des nouvelles compositions, sans jamais renier l’authenticité d’une inspiration puisée dans la culture traditionnelle irakienne et proche-orientale. Radio Bagdad sert un Orient brûlant et suave, à la croisée des influences orientales et occidentales.


Tracklist

1 – Djaria – 3’23
2Leyla – 4’00
3 – Blues Oriental – 3’30
4Matar/La pluie – 4’02
5 – Casablanca – 5’03
6Ya Habibi/Mon amour – 4’00
7Malikati/Ma reine – 2’56
8Fragui/La Séparation – 5’08
9Nassam aleyna al hawa/Envole-moi – 6’59
10Inta/Toi- 3’44
11Darawich/Derviches – 5’22
12 – Arabia – 5’46
13 – Dana Dina – 4’14
14 – La Gazelle – 5’33


Interprètes et instruments

Fawzy Al-Aiedy (chant, oud, hautbois, cor anglais)
Jasser Haj Youssef (violon, viole d’amour)
Romuald Ballet Baz (guitare)
Gilles Coquard (basse)
Adel Shams El Din (percussions)
Edouard Coquard (drums)
Nenad Gajin (guitare)
David Venitucci (accordéon)
Paul Mindy (percussions)
François Lazarevitch (flûte, cornemuse)
Mariam Gegechlori (choeur)


A propos

« Je dédie cet album au Printemps de la jeunesse arabe. »
Fawzy Al-Aiedy

Cette histoire-là, on la connaît dans ses grands traits. Celle d’un musicien dit « traditionnel » qui fait des tas de rencontres, et avec elles beaucoup de musique. La démarche, dans son principe, a pris des allures de rengaine. Ce qui est paradoxalement une bonne chose : on s’attarde donc enfin sur les résultats plutôt que les intentions et étendards cosmopolites agités chaque fois qu’on passe une frontière.

Il y a comme une aura silencieuse autour de Fawzy Al-Aiedy. Celle qui accompagnait sans doute les grands musiciens irakiens aux heures dorées de Bagdad. Lorsque les doigts caressent les cordes, un frémissement vous parcourt. Les amateurs de musique arabe connaissent cette émotion particulière où nous conduit l’oud (le luth arabe).

Ce « citoyen du monde », installé à Paris en 1971, puis à Strasbourg depuis 2009, se souvient d’une attirance précoce pour l’instrument. Mais à l’école de musique, on le juge apte à jouer du…hautbois. Qu’à cela ne tienne, il apprendra à jouer de l’un et de l’autre.

À l’Académie des Beaux-Arts de Bagdad, dont il sort diplômé en 1968, il côtoie des virtuoses de la musique classique irakienne. Mais perpétuer une tradition séculaire ne lui suffit pas. « J’ai rapidement commencé à écrire mes propres compositions. Depuis le commencement, mon chemin est celui d’un musicien contemporain. Je n’offre pas une interprétation des classiques de la musique arabe, je bâtis une œuvre personnelle sur le terreau de la musique traditionnelle », dit-il. Il ne donne pas dans les volutes d’encens et les palais de meringue.

Fawzy Al-Aiedy est né à Bassora, dans le sud de l’Irak, vers 1950, « entre deux grandes pluies ». Le musicien s’enfuit et s’installe en France, en 1971, pour cause de dictature. Il suit des cours, approfondit à l’École nationale de musique de Boulogne-Billancourt, y obtient des prix, découvre Leonard Cohen et Georges Brassens, apprend la soif d’autrui et développe un style inédit.

Au fond il ne tournera jamais le dos à ses origines, cette formidable matrice que constitue le répertoire oriental, qui convie à la sérénité et les musiques populaires, qui invitent à la danse. Celui qui refuse le mot fusion en a fait une synthèse personnelle avec des influences puisées plus à l’ouest : un savant dosage entre écrit et improvisé, entre modes et mélodies, entre arabesques et lignes droites.

Fawzy Al-Aiedy tient aussi de l’alchimiste. Plus encore, il invente un modèle de musicien issu de la tradition. Et parce qu’il est un leader consommé, l’homme ne laisse à personne le soin de diriger sa carrière. Il a construit, depuis son premier disque, Silence, en 1976, jusqu’à ses  enregistrements les plus récents, une œuvre arborescente. Un univers où l’on se sent à l’aise, à la fois chez soi et à l’étranger, avec des repères bien installés mais peuplés de figures inédites, un monde où le plus-que-parfait du passé se recompose en futur du subjectif : Fawzy navigue depuis trente ans quelque part entre avant-hier et après-demain.

À la frénésie discographique, Fawzy Al-Aiedy privilégie la minutie du travail abouti. C’est un artiste doublé d’un artisan à l’œuvre. Il a l’œil et un avis sur tout, mais sait aussi se taire et écouter. La dizaine d’albums [1] sous son nom sont le fruit de cette patience, une collection d’objets soignés qui ne sombre jamais dans les tics de l’exotisme toc. Tous mis bout à bout figurent un étrange portrait chinois digne du meilleur inventaire à la Prévert.

À l’occasion du festival Les Nuits Européennes (2010), il créé Radio Bagdad [2], mêlant les influences de son passé mésopotamien et ses nouvelles pistes musicales. Se rappelant au passage de l’endroit où il croisât un jour la route d’un certain Saddam Hussein qui lui fit prendre le chemin de l’exil.

Dans son jeu, Fawzy Al-Aiedy invente des relations neuves entre les genres, souvent segmentés, de l’art arabe, mais aussi de la musique occidentale. La world music, ce regard très exclusif, ce soupçon d’exotisme, ça l’amuse. Plus sérieusement, si tant est que cette dénomination ait un sens, Fawzy l’incarne comme rarement. Un musicien du monde, voilà ce qu’il est depuis trois lustres, lui l’Irakien de France qui parle plusieurs langues, joue avec des musiciens de tous les pays, et pratique plusieurs instruments. Sur Radio Bagdad, le casting réunit dix musiciens et six nationalités. Cette histoire-là va chercher au-delà des passeports. À tous, Fawzy offre un visa vers un ailleurs, une aventure inédite.

Ce Radio Bagdad est bâti comme un album d’images à rêver, superposant différents niveaux de lecture et tout autant de degrés d’humour, plusieurs couches de papier à musique aux subtilités qui se dévoilent à mesure des écoutes successives. « La complexité n’est pas un objectif », dit l’artiste, « la beauté, oui. »

D’une manière presque figurative, il mime un dialogue imaginaire entre deux poèmes, l’un médiéval et l’autre moderne. Il y a surtout dans son oud une respiration extraordinaire, une forme de poésie du mystère. Et dans le son, la sérénité d’une musique ancestrale, qui conduit l’auditeur dans les cours médiévales de Bagdad, le laisse s’y étendre nonchalamment. Puis il rompt la divagation. Avec basse, guitare, percussions, batterie, cornemuse et accordéon, l’oudiste invente une musique exubérante, où les enchaînements violents laissent derrière eux de larges cicatrices. Dans un sourire, il semble dire que la beauté naît de cette tension entre ce qu’on connaît et ce qu’on désire. Avec sa poésie d’instantanés, Fawzy Al-Aiedy nous possède.

Joël Isselé, journaliste


[1] Toute la discographie de Fawzy Al-Aiedy sur www.fawzy-music.com
[2] La création du spectacle Radio Bagdad a été produite par Musiques en balade avec le soutien de la DRAC Alsace et de la Ville de Strasbourg.


Détails des enregistrements

Djaria
Jeune fille, visage de lumière pure,
Elle m’a ravi le cœur, pourtant dur !
Sa taille est unique en son genre
Ceux qui la voient ne peuvent que s’en éprendre
Nous sommes ivres d’amour martyr
Oh ! est notre unique soupir
Le luth me semble jubiler
Dès que ses doigts le touchent
Elle répand l’amour quand sa bouche
À l’unisson se met à chanter
Elle est mon tourment et mon désir
Oh ! si je pouvais être son désir à mon tour
Elle est soleil, taille souple à ravir
Ceux qui la voient m’approuvent en soupirs

poème ancien d’Abou -Nouas traduit de l’arabe par : Édouard Tarabay

Leyla
Ma journée est celle de tout un chacun
Mais dès que la nuit point
Je me sens agité pour rejoindre ton parfum
Je passe ma journée en paroles, en bruit,
Et je ne sais au chagrin qui m’associe la nuit


Ma journée est celle de tout un chacun,
Mais dès que la nuit point
Je me sens agité pour rejoindre ton parfum
Dans mon cœur s’est incrusté ton amour divin
Tel les doigts dans l’une et l’autre main.

poème ancien d’Imru Al-Qays traduit de l’arabe par : Édouard Tarabay

Blues oriental
Entre mes doigts, je tiens cette datte,
Parfum du pays,
Toi qui t’en vas demain à Bagdad,
Pense à ton ami.
Mon cœur entre le Tigre et l’Euphrate
Au ciel des aïeux,
Là-bas, là-bas, continue à battre
Mais coupé en deux
Je vis ma vie comme un funambule
Entre deux pays.

Entre Aladin et Verlaine,

J’allume mes nuits
Et mon exil sur la scène
Trouve une patrie.
C’est ma musique qui m’emmène
Où va ma folie
Et l’émotion est la même
Ailleurs et ici…


C’est comme un blues oriental
Une harmonie qui fait mal
Et j’ai quitté mon étoile
et tous mes amis

Paroles de Claude Lemesle

Matar / La pluie
Tu choisis l’exil, je suis l’exil, et nous nous révoltons
À la lumière de la liberté
Pluie, pluie, pluie
Bagdad, ville de pluie et de nuages
Déjà je recherchais le glaive sacré
Bagdad, pigeons nichés au creux des tourelles des places
Dans tous ses jardins, le sang de la veille est encore là
Dans toutes ses rues, le sang de la veille est encore là
Bagdad, sur l’autel des martyrs et de la révolution, prie
Pour nourrir de lumière les pauvres
Bagdad demeure et chante tous les soirs
Pluie, pluie, pluie

paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Édouard Tarabay

Casablanca
Toi qui pars à Casa
Prends-moi, prends-moi avec toi
Toi qui pars à La Blanche
Mon cœur, mon cœur comment patientera-t-il ?
Vas-y et que Dieu soit avec toi
Casablanca
Casablanca tu es
Tu es notre soleil
Tes yeux, tes yeux ô Casa
Sont notre lumière et notre lune
Tes lèvres sont comme la braise
Tes yeux me mûrissent
Mille et une nuit… mille nuits
Quand on a fredonné sur le rivage

Quand on a fredonné à La Blanche
Quand on a fredonné au Très-Haut
Quand on a fredonné à l’être cher
Notre amour et notre espoir

Paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Dominique Findakly

Ya Habibi / Mon amour
Ô mon amour ! Pupille de mes yeux !
J’ai peur de toi ma très chère
Ô, ô cesbeauxyeux !
Point je net’oublierai, point tu ne m’oublieras
Ton amourm’enflamme, beauté
Ton amour m’enflamme

Les larmes des yeux ont coulé
Ais pitié de mon cœur
Toi, blonde maîtresse du foyer
Pour toi je traverserai sept mers
Toi, brune fille de bonne famille
Ton charme fait chavirer le monde

Ô mon âme, âme de mon âme
Ton amour me torture
Ton visage est comme la lune d’avril
Ton amour me rend fou
Leïla, ma nuit, Leïla, mon amour
Leïla, mon âme, Leïla, mon amour
Leïla, prunelle de mes yeux, Leïla, mon amour
Leïla, ma vie, Leïla, mon amour
Toi, blonde maîtresse du foyer
Pour toi je traverserai sept mers
Toi, brune fille de bonne famille
Ton charme fait chavirer le monde
Ton amour me rend heureux
Yâleïl, yâleïl, yâleïl

Paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Dominique Findakly

Malikati / Ma reine
Je t’ai bien aimée, seule, entre toutes.
J’aime ta perfection sans aucun doute.
Est-il étonnant d’être passionné
Alors que sans toi mon cœur est miné ?
Rien qu’à ta vue, mon âme est comblée.
Beauté de lune et soleil assemblés :
Par le soleil, tu m’embrases le cœur,
Par la lune, il n’y a plus de chaleur.
Sur mon cœur tu règnes en souveraine
Bien-aimée des oasis lointaines.
Tu répètes souvent, à satiété
Que je te suis la foi, puis la cité.
Si le Fou de Leïla t’avait bien vue,
Il aurait eu comme nous, la même issue.
Et Bouthayna, sans nul doute, aurait dit :
Calme-toi Jamil, patiente, pardi !

Paroles d’Édouard Tarabay traduites de l’arabe par : Édouard Tarabay

Fragui / La séparation
Toi qui pars pour Bagdad
Apporte-lui mes souhaits
Dis à la chérie de mon cœur
Tout mon amour mâtiné de reproches.
Toi qui pars pour Bagdad
Emmène mon amour et ma bénédiction

Mon Iraq ne croit point
Que je t’avais oublié
Que Fawzy t’avait quitté
Sans nostalgie de retour

L’éloignement, si tu savais
Me pèse à m’écraser
Je titube de jour et de nuit
À la recherche de mon pays.

Paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Édouard Tarabay

Nassam aleyna al hawa / « Envole-moi »
La brise de l’amour nous a effleurés
Au détour de la vallée
Vent, ô mon vent
Emporte-moi vers mon pays
Vent, bon vent
À celui qui est emporté par le vent

Là, une jeune fille, une lucarne, une photo…
« Envole-moi » vers elles
Mon cœur craint
Que tu grandisses dans l’ailleurs
Que mon pays ne me reconnaisse plus
« Envole-moi » vers lui

Qu’avons-nous, mais qu’avons-nous ?
Mon amour, qu’avons-nous ?
Jadis vous chez nous et nous chez vous
Pourquoi sommes-nous séparés ?
Le soleil pleure encore
Sur le seuil de la porte, il ne dit rien
Il raconte l’amour de mon pays
« Envole-moi » vers mon pays

Paroles de Rahbani traduites de l’arabe par : Dominique Findakly

Inta / Toi
Toi, toi, toi… d’oùviens-tu ?
Dis-moi, dis-moi… d’où viens-tu ?
Cette question se répète
À chaque nouvelle rencontre

Je reste confus et je tourne en rond
Ma tête fume comme une cheminée
L’image toute entière bouge
Les yeux restent humides
Les lèvres frémissent

Je suis comme toi et toi tu es comme moi
C’est là notre unique chance
Donne-moi la main et prends la mienne
Et ne dis pas : « D’où viens-tu ? »

Paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Dominique Findakly

Darawich / Derviches
Vers toi je vole mon Dieu sur une lyre d’amour
Ses cordes arrachées aux artères de mon cœur

Sa ferveur l’entraîne comme astre dans l’espace
D’un pôle à l’autre sonne son incernable écho

L’univers est une partition où percussions vents et cordes
S’accordent à la voix centre du tourbillon où nous tournons derviches en extase.

La terre tu la délivres de toute haine et guerre
Pour devenir une échelle qui monte vers ton paradis sans frontières.

Pardonne-moi mon Dieu et oublie mes pêchés
Toi seul guides mes pas dans l’essentiel chemin 

paroles d’Édouard Tarabay

traduites de l’arabe par : Édouard Tarabay

Arabia
Tendre branche, femme brune
Elle danse dans les places, comme une mer de corail et d’ambre
Elle danse dans les places de Bagdad et d’Amman

Son regard tranchant, en Égypte et au Soudan

Tendre branche, femme brune
Elle danse dans les places, comme une mer de corail et d’ambre
Sa voix mélodieuse, comme les cèdres du Liban

Comme les perles à Bahreïn et en Oman

Tendre branche, femme brune
Elle danse dans les places, comme une mer de corail et d’ambre
Est folle de toi la Tunisie, et le Maroc aussi
Ryad et les Lieux Saints, Damas et Tlemcen
Tu es ma Basra, ma patrie perdue
Tu as enchanté mes mélodies, elles en restent interdites
Si tu restais toute à moi, jamais je ne connaîtrai la tristesse
Tu es le désir de la vie, tu es le faon de la gazelle

Paroles de Fawzy Al-Aiedy traduites de l’arabe par : Dominique Findakly

Dana Dina
Une canne me chasse, entre falaise et îlots
Elle ne me veut, malheur !
Pourquoi mes ailes, elles cassent ? Faut-il que je trépasse ?
Elle me dédaigne, elle passe, emportant mon bonheur
Je reste seul sur mon îlot


Dana, dana, dina
Ya dounya ya titina

Mes yeux regardent ta barque
Et toutes les barques passent,
Mais mes yeux fixent ta barque
Les Dieux te protègent de l’air et des vagues
Les Dieux te protègent

Dana, dana, dina
Ya dounya ya titina

Tu sais bien que je n’ai pas deux cœurs
Tu le sais très bien
Mon cœur, tu l’as emporté avec toi
Que me reste-t-il à présent ?

Dana, dana, dina
Ya dounya ya titina

Poème traditionnel irakien traduit de l’arabe par : Arab-Consultants

La gazelle
Elle sortit de chez ellepour se rendre chez la voisine
Elle passa sans saluer ! Ma jolie est-elle chagrine ?

J’ai demandé à la jeune et jolie fille : « J’ai soif, donne-moi à boire ! »
Elle m’a dit : « Va, mon pauvre ami, notre eau ne coupe pas la soif. »

Je lui ai demandé : « Montre-moi tes yeux ! »
Elle m’a dit : « Va mon pauvre ami,mes yeux sont des yeux de gazelle. »

Je lui ai demandé : « Montre-moi ta silhouette ! »
Elle m’a dit : « Va mon pauvre ami, ma silhouette est une branche verte. »

Poème traditionnel irakien traduit de l’arabe par : Arab-Consultants


  • Référence : 321.094
  • Ean : 3 149 028 014 525
  • Artiste principal : Fawzy Al-Aiedy (فوزي العائدي)
  • Année d’enregistrement : 2011
  • Année de fixation : 2012
  • Genre : Musique du monde
  • Pays d’origine : Irak
  • Ville d’enregistrement : Paris
  • Langue principale : Arabe
  • Compositeurs : Fawzy Al-Aiedy ; Edouard Tarabay
  • Lyricists : Abou Nouas ; Imru al-Qays ; Claude Lemesle ; Fawzy Al-Aiedy ; Musique traditionnelle
  • Copyright : Institut du Monde Arabe

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