Liqaa

Liqaa

Naïssam Jalal & Hazam Shaheen

Liqaa, « rencontre » en arabe, est le fruit d’une amitié musicale née voici dix ans entre Naïssam Jalal et Hazem Shaheen. Une musique qui touche tous ceux qui sont épris de paix, de justice et de liberté. Tout simplement. Avec deux instruments seulement, un luth arabe, une flûte traversière. En six morceaux qui « disent » clairement aussi un état de recueillement quasi mystique. Une musique qui touche les âmes, caresse puis réveille la plénitude qui sommeille en chaque être, quelles que soient sa terre et ses origines.


Tracklist

01 Zaal | Colère – 04’12
02 – Premier automne à Beyrouth – 11’10
03 – Résignation douloureuse – 08’45
04 – Gaza sous blocus – 10’35
05 Nesma | Brise – 11’02
06 Mojat sahara | Onde de désert – 08’49


Interprètes et instruments

Naïssam Jalal (flûte traversière)
Hazem Shaheen (oud)


À propos

Liqaa, « rencontre » en arabe, est le fruit d’une amitié musicale née voici dix ans entre Naïssam Jalal et Hazem Shaheen. L’une est flûtiste, l’autre joueur de oud, chacun aussi réputé que l’autre en son art respectif, chacun à la tête de son propre groupe, Rhythms of Resistance pour elle, Eskenderalla pour lui. Deux surdoués souvent sollicités par bien d’autres artistes renommés dans d’autres domaines musicaux. Naïssam Jalal et Hazem Shaheen ont fusionné leurs virtuosités un soir de mai 2011 à l’Institut du monde arabe, à Paris, en un concert mémorable, émerveillant l’assistance de l’union envoûtante de leurs styles.Fort du succès en live, Liqaa a été enregistré dans la foulée, en studio.

Une démonstration magistrale qui vaut pour aujourd’hui comme pour l’avenir. Soit, sur un enregistrement de près d’une heure, un répertoire suspendu hors du temps avec ses compositions impromptues et ses improvisations méditatives, alors qu’il évoque une cruelle histoire très actuelle : celle du Moyen-Orient. Le tour de force des mélodies dépouillées et toutes de distinction de Naïssam et Hazem est de « dire » un drame arabe contemporain, tout en étant universelles en termes d’histoire et de géographie. Ce qu’elles expriment, la tragédie et l’oppression, sévissant en ces temps dits modernes dans l’Orient arabe, ont été vécues en d’autres moments et en d’autres lieux. Cela signifie, sans avoir besoin de l’expliciter, que les victimes d’hier peuvent se métamorphoser en bourreaux d’aujourd’hui. Il suffit d’écouter les dix minutes de Gaza sous blocus, une composition de Naïssam Jalal, mettant en musique la catastrophe, kâritha en arabe, que les Palestiniens subissent depuis soixante-dix ans, depuis 1948, date de la naissance d’Israël. La flûte semble un sanglot étouffé alors que le oud se hâte. Ses cadences s’assombrissent tel un encerclement oppressant, malgré la sérénité de la flûte. Puis les deux instruments fusionnent en un même mouvement véhément, vindicatif, une pluie de notes en colère, en révolte, un soulèvement furieux, intifada en arabe. C’est probablement le morceau le plus emblématique de l’album.

La musique de Naïssam et Hazem touche tous ceux qui sont épris de paix, de justice et de liberté. Tout simplement. Avec deux instruments seulement, un luth arabe, une flûte traversière. En six morceaux qui « disent » clairement aussi un état de recueillement quasi mystique. Une musique qui touche les âmes, caresse puis réveille la plénitude qui sommeille en chaque être, quelles que soient sa terre et ses origines.

Naïssam Jalal (c) Jeff Humbert

Naïssam Jalal rencontre Hazem Shaheen en 2008. Ils se produisent en Egypte, au Liban, à Malte, à l’Institut du monde arabe à Paris. Liqaa, leur disque, est non seulement une suite instrumentale de morceaux politiquement engagés, mais également une méditation sur la vie et les vicissitudes du destin qu’ils racontent en une demi-douzaine de créations.

Cela commence par Zaal (Colère), quelques douces mesures où le oud est rejoint par une flûte tout d’abord discrète, ponctuées de micro silences. La flûte s’invite, le oud la suit. Le dialogue s’instaure en un chorus, un jazz tendre.

S’ensuit Premier automne à Beyrouth. Les feuilles tombent des arbres dans un romantisme marqué par les notes rondes du oud qui sollicitent une flûte légère, entre classique occidental et maqâm oriental dans une douceur aux allures de berceuse.

Résignation douloureuse, c’est d’abord la flûte ralliée par de tendres accords au oud. Une musique qui pleure doucement. Un balancement qui s’accélère avant de mourir puis de ressusciter, alors que la flûte tisse une toile aux nuances pastel. 

Gaza sous blocus, ce sont les vibrations poignantes de la flûte traversière qui se mue en un nay contemplatif, cet instrument typique du bédouin, du berger solitaire. Puis Naïssam fait fuser son instrument dans une fureur rageuse, et le oud de Hazem l’accompagne dans cette fièvre séditieuse en des tempos compressés, tumultueux. 

Le titre Nesma (Brise) est, lui, une douleur de plus de onze minutes aux silences plus longs, laissant le temps au oud de faire son effet, à l’auditoire de s’en délecter. Puis le rythme s’accélère, les notes tombent vite, telle une pluie drue, un bref déluge avant l’éclaircie. Enfin des rayons de soleil qui filtrent doucement.

Mojat sahara (Onde de désert) débute par une flûte plaintive et un oud compatissant dans une communion exaltée. Puis le duo s’énerve en une intensité aiguë, une transe hypnotique, transgressive, rebelle.

Bouziane Daoudi


  • Référence : 321.096
  • Ean : 5 051 093 129 824
  • Artiste principal : Naïssam Jalal & Hazam Shaheen
  • Année d’enregistrement : 2011
  • Année de fixation : 2018
  • Genre : Instrumental classique
  • Pays d’origines : Egypte, France
  • Ville d’enregistrement : Paris
  • Langue principale :
  • Compositeurs : Naïssam Jalal ; Hazam Shaheen
  • Lyricists :
  • Copyright : Institut du Monde Arabe