Noureddine Khourshid et les derviches de Damas
Certains contes mystiques rapportent que l’âme, de nature céleste, refusa de s’incarner. Mais elle fut séduite par la voix d’un ange qui, commandé par Dieu, s’était installé dans le corps afin de l’y attirer. Ainsi emprisonnée, l’âme conserva la nostalgie de son origine. C’est ainsi que les soufis chantent cette séparation de la source originelle et leur désir ardent de la retrouver.
L’ensemble présenté dans cet album réunit autour de Noureddine Khourshid neuf hymnodes de la confrérie Shâdhiliyya et fait entendre des wasla, suites mélodiques et poétiques. Un contexte musical à l’occasion duquel on peut voir, dans les zawiya, lieux saints dévolus au culte religieux, évoluer les célèbres derviches tourneurs…
Tracklist
1 – Al-Adhân/Appel à la prière – 5’21
2 – Tartil al-Qur’ân/Psalmodie d’un extrait du Coran, sourate 33, versets 40-48 – 6’33
3 – Iftitâhiyyat al-mawlid/Prélude à la célébration de la naissance du Prophète – 2’58
4 – Ta’tîrat al-mawlid/Invocation – 00’42
5 – Khabbiri yâ nusayma/Raconte, ô douce brise… – 4’09
6 – Yâ kâfil al-‘aytâm/Ô Toi le protecteur des orphelins – 5’46
7 – Mâlik ul-mulk/Ô Seigneur de la royauté – 3’12
8 – Atânî zamânî/Mon temps m’a donné… – 2’34
9 – Hibbî malak muhjatî/Mon bien-aimé possède mon âme – 2’07
10 – Khayr al-bariyya/Ô meilleure des créatures – 3’56
11 – Yâ rabbî/Ô mon Dieu – 1’40
12 – Nadharî ilâ wajh al-habîb/La contemplation du visage du bien-aimé – 3’03
13 – Inna qalbî dhû huyâm/Mon cœur est passionné – 4’41
14 – Malaktum fû’âdî/Vous avez possédé mon cœur – 2’22
15 – Yâ imâm al-rusl/Ô imam des envoyés de Dieu – 1’52
16 – Yâ rabb bis-siddiq/Ô Dieu, par al-Siddiq – 2’40
17 – Lammâ rabî° ibtadâ/Au début de Rabî – 4’40
18 – Al-salât °alâ al-mudhallal/La prière sur celui qui est couvert… – 1’30
19 – Hâtihâ sirfan/Sers le pur – 3’11
20 – Burûq al-Hayy/Les éclairs brillants des habitations – 1’43
21 – Rufi°at astâr al-bayn/Les voiles de l’éloignement ont été soulevés – 1’47
22 – Adir dhikra man ahwâ/Fais tourner le souvenir de celui que j’aime – 3’40
23 – ‘Îh, yâ nasîm al-ashâr/Ah, ô brise parfumée de l’aube – 2’56
24 – Bashshirû ahl al-ma’ânî/Annoncez la bonne nouvelle – 1’59
Interprètes et instruments
Noureddine Khourshid (chant)
Abdulghani abou Alchaer (chœur)
Omar Al Zaghouri (chœur)
Kefah Antar (chœur)
Hassan Arbach (chant)
Basem Kadmani (percussion)
Mohamad Kartoumeh (chant)
Ibrahim Khourshid (chant, percussion)
Mamdouh Kjij (chœur)
Ayman Mohamad (chant, percussion)
À propos
Plusieurs contes mystiques attribuent une origine divine à la musique et rapportent que l’âme, de nature céleste, refusa de s’incarner ; mais elle fut séduite par la voix d’un ange qui, commandé par Dieu, s’était installé dans le corps afin de l’y attirer. Emprisonnée dans le corps, l’âme conserva la nostalgie de son origine.
C’est ce que le grand mystique Djalâl al-Din al-Rûmî a merveilleusement exprimé dans son célèbre poème “ La plainte du nây ” : “ Écoute la flûte de roseau et sa plainte, comme elle chante la séparation : on m’a coupé de la jonchaie, et depuis lors ma lamentation fait gémir l’homme et la femme.[…] Tout être qui demeure loin de sa source aspire au temps où il lui sera uni. ”. Ainsi les soufis chantent-ils cette séparation de la source originelle et leur désir ardent de la retrouver.
Le samâ’ (concert spirituel) et la danse extatique de la hadra (présence divine) sont l’expression directe des multiples voies (tarîqa) mystiques comme la Qâdiriyya (xiie siècle), la Mawlawiyya et la Shâdhiliyya (xiiie siècle). Leur but essentiel est de se rapprocher de Dieu en purifiant son âme par la pratique du dhikr (remémoration du nom de Dieu).
Le déroulement du samâ’ soufi peut être purement vocal ou accompagné d’instruments de musique, en fonction de la confrérie et de son règlement. Les confréries qui utilisent des instruments considèrent que ceux-ci sont au service du rituel et qu’ils ne sont pas joués pour le plaisir mais dans le seul but de louer le Créateur.
Parallèlement aux répertoires des confréries soufies, s’est développé dans le monde arabo-musulman la tradition de l’inshâd (hymnologie religieuse) qui est le fait d’hymnodes professionnels (munshidîn et maddâh) issus ou non de confréries soufies. Ils sont invités à animer les cérémonies religieuses ou les fêtes privées à l’occasion notamment du Mawlid (anniversaire de la naissance du Prophète) et d’autres fêtes religieuses.
L’ensemble et son accompagnement instrumental
L’ensemble présenté dans cet album réunit dix munshid, hymnodes de la confrérie Shâdhiliyya, ainsi que trois danseurs de la confrérie Mawlawiyya. Distingué pour le sérieux de son travail et son interprétation limpide, il a été invité à participer à plusieurs manifestations en Syrie, au Liban et en Jordanie, ainsi qu’à la Radio et à la Télévision syriennes.
La confrérie Shâdhiliyya est l’une des plus importantes du monde arabe. Elle se fonde sur l’enseignement et l’autorité spirituelle du grand mystique marocain Abû l-Hasan al-Shâdhili (1196-1258), qui s’installa à Alexandrie d’où son enseignement spirituel rayonna à travers tout l’Orient et le Maghreb. La voie Shâdhiliyya a été organisée et dirigée après la mort de Shâdhili par son disciple, l’Andalou Abû l-Abbâs al-Mursî (mort en 1286), puis par le disciple de ce dernier et grande figure du soufisme l’Égyptien Ibn Atâ’ Allah al-Iskandarî (mort en 1309). Les ramifications de cette confrérie s’étendent dans différents pays arabes comme l’Égypte, la Syrie et les pays d’Afrique du Nord.
La confrérie Mawlawiyya tire son nom de Mawlânâ (notre maître), surnom de Djalâl al-Din al-Rûmî (1207-1273), maître spirituel et fondateur à Konya, en Turquie, de la confrérie qui fut organisée après sa mort par son fils aîné, Sultan Valad. Outre le dhikr commun à tous les ordres soufis, Rûmî a institué la danse giratoire des disciples connue en Occident sous le nom de “ danse des derviches tourneurs ”. Cette danse était à l’origine – et demeure dans certaines confréries – la manifestation spontanée d’un état (hâl) qui s’empare du disciple à la moindre allusion spirituelle. Certains soufis expliquent par l’anecdote suivante l’origine de cette danse : “ Le compagnon du Prophète Abou Bakr al-Siddiq, que Dieu soit satisfait de lui, était en compagnie du Messager de Dieu, sur lui la prière et le salut de Dieu, lorsque l’ange Gabriel apparaît au Prophète et lui dit : “Dis à Abou Bakr que Dieu lui envoie Son salut et lui dit qu’Il est satisfait de lui. Et lui, est-il satisfait de Dieu ?” Dès qu’Abou Bakr eut entendu ce que le Prophète lui avait rapporté de la part de l’Ange, il se mit a tourner sur lui-même emporté par une joie extrême. ”
L’accompagnement rythmique de cet ensemble vocal est assuré par des daff-s (tambours sur cadre) dont jouent deux hymnodes. Dans ce contexte, le daff a pu être qualifié de shar’î, du termecharia (loi religieuse), c’est-à-dire de “ licite ”, par certains théologiens comme l’imam al-Ghazâlî (1059-1111) dans son traité Ihyâ’ ‘ulûm al-dîn (Revivification des sciences religieuses) et le soufi damascène cheikh Nâbulsi (1641-1731) dans son Idâh al-dalâlât fî samâ’ al-âlât (Éclaircissement des arguments en faveur de l’écoute des instruments de musique). Ceux-ci, se fondant sur certains hadith, tolèrent en effet l’usage du daff et du tabl (tambour cylindrique à deux peaux) dans l’accompagnement du samâ’ et pendant les festivités, alors que certains oulémas orthodoxes dont Ibn Taymiyyah ont interdit le samâ’, le chant ainsi que les instruments de musique dans tout ce qui touche au domaine religieux.
Le répertoire
Le chant religieux est dans l’islam désigné par le terme générique d’inshâd, mot formé à partir de la racine nshd qui a le sens d’aspirer à, désirer, chercher, avoir un objectif, partir à la recherche. Formé à partir de la même racine, le terme de nashîd signifie hymne ou cantique et celui de munshid hymnode ou chanteur d’hymnes, autrement dit chanteur religieux.
Au plan poétique, le répertoire de l’inshâd comporte des invocations, des glorifications et des louanges divines, des prières, des éloges au Prophète, le récit de la naissance du Prophète, son voyage et son ascension nocturne, ses hauts faits, ses miracles et sa vie ainsi qu’un grand nombre de poèmes soufis construits autour de la thématique de l’amour et de l’ivresse divins. Les textes sont des compilations d’extraits de poèmes unis par une même thématique mais provenant de sources et d’époques différentes, ce qui rend souvent malaisée l’identification des auteurs. Parmi les poètes mystiques les plus chantés figurent Ibn al-Fârid (1181-1235), al-Nâbulsî (1641-1731), al-Barazanjî (xviiie siècle), al-Bura’î (xiiie siècle) et al-Bûsîrî (1213-1295), auteur du célèbre poème al-Burda (Le manteau du Prophète).
L’inshâd regroupe les différents répertoires des chants religieux sans pour autant se cantonner à ceux des zâwiya des confréries ou des ensembles spécialisés. La frontière qui sépare répertoires religieux et profane est floue : hormis l’appel à la prière et la psalmodie coranique, les formes religieuses peuvent se confondre avec des formes de musique savante comme le muwashshah ou la qasîda, ou avec celles de la musique populaire citadine comme le qâdd (pl. : qudûd). Les mélodies et les rythmes circulent entre ces différents répertoires ; il suffit de changer le texte pour s’adapter au contexte. Les modes, les formules mélodiques, les mélodies et les cycles rythmiques forment la matière première commune à l’élaboration des divers répertoires et styles. Ce qui peut distinguer le répertoire religieux des autres, c’est d’abord le texte, l’absence d’instruments mélodiques et la mise en valeur de la voix soliste ou en chœur. C’est le procédé du chant responsorial qui caractérise surtout les chants religieux en offrant diverses manières d’alternance entre le soliste et le chœur des hymnodes.
L’inshâd se base sur l’art des maqâmât et des naghamât (sing. naghma : formule mélodique) illustrant le système modal arabe oriental et plus particulièrement l’esthétique syrienne. Ce système est issu d’un savoir-faire traditionnel associé à une connaissance approfondie des échelles tétracordales, de leur enchaînement, des divers types de modulation, de transposition et d’une infinité de formules et de parcours mélodiques. Le développement musical est intimement lié à la psychologie des tempéraments en ce sens que les modulations au sein des divers tétracordes ou l’association de deux tétracordes donnés – autrement dit de deux colorations modales – ont des affinités avec les sentiments et les divers états d’âme de l’être humain.
L’inshâd se présente sous différentes formes vocales ; celles que le présent enregistrement donne à entendre sont le muwashshah, la qasîda et le qâdd.
Fondé sur un thème initial chanté par tout l’ensemble, le muwashshah religieux évolue selon une forme mesurée structurée par un cycle rythmique et composée de plusieurs couplets que le soliste principal enrichit avec des variations improvisées et des colorations modales dans un jeu de répons avec le chœur.
La qasîda est une improvisation ou semi-improvisation vocale sur un poème de louange, d’invocation ou de récit en arabe classique ou même en prose rimée. Son développement mélodique est réalisé de deux manières suivant sa fonction, soit en exploration d’un maqâm donné selon les règles de modulation en vigueur avec un retour au mode initial à la fin du poème, soit comme une progression par étapes à travers différents modes sans retour au maqâm initial. C’est le second cas qui est présenté ici. Non mesuré, le rythme de la qasîda est généré par le mètre poétique inhérent à la structure du vers.
Le qâdd est un chant populaire citadin à mi-chemin entre la chanson à refrain et le muwashshah savant. Alternant avec un refrain, ses couplets sont ouverts aux variations improvisées comme ceux du muwashshah, et son rythme est dansant. Plusieurs mélodies de qudûd sont adaptées sur des poèmes religieux comme c’est ici le cas.
Mis à part l’appel à la prière et la psalmodie coranique qui, en raison du rôle de bénédiction qui est le leur, sont présentés en ouverture, cet album est conçu sous forme de suites (wasla) constituées de plusieurs pièces, muwashshah et qadd, liées entre elles par le même mode musical et chantées les unes à la suite des autres sans interruption bien qu’elles soient mesurées selon des cycles rythmiques différents à 10, 8, 6, 4 et 2 temps.
Par ailleurs, bien qu’un bref silence soit observé entre chacune des suites, celles-ci sont subtilement liées entre elles au plan modal par un poème improvisé par un soliste (parfois deux). Ce dernier commence son improvisation dans le maqâm de la wasla précédente et la conclut dans celui de la wasla suivante en passant par un certain nombre de modulations intermédiaires, assurant ainsi un passage en douceur d’une suite à une autre.
Au-delà de la logique musicale et stylistique qui assure le lien entre les wasla et entre les pièces dont chacune est formée, il convient de souligner le lien spirituel qui unit tous ces chants, élan d’amour vers le divin, décliné certes sous des formes poétiques et musicales multiples, mais dont le sens est Un.
Habib Yammine, ethnomusicologue
Détails des enregistrements
1- Al-Adhân/Appel à la prière – 5’21
Par Ibrahim Khourshid, suivi d’une prière au Prophète en mode hijâz.
2- Tartil al-Qur’ân/Psalmodie d’un extrait du Coran, sourate 33, versets 40-48 – 6’33
Par Noureddine Khourshid, en mode bayyâtî.
Wasla de la célébration de la naissance du Prophète
3- Iftitâhiyyat al-mawlid/Prélude à la célébration de la naissance du Prophète – 2’58
“ Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu qui a illuminé l’existence par le visage du meilleur des hommes, notre seigneur Muhammad, sur lui la prière et la paix,
Il est la lune de la direction divine, planète de la providence
Lanterne de la miséricorde envoyée et soleil de la religion de l’islam. ”
Cette louange adressée au prophète Muhammad et psalmodiée par le soliste Noureddine Khourshid a été conçue sur une progression modale en trois étapes : hijâz-kâr, râst et bayyâtî ; ce dernier sera le mode des deux morceaux suivants.
4- Ta’tîrat al-mawlid/Invocation – 0’42
“ Ô Dieu, embaume son noble tombeau d’un parfum agréable de prière et de salutation. Ô Dieu, que ta prière, ton salut et ta bénédiction soient sur lui. ”
5- Khabbiri yâ nusayma/Raconte, ô douce brise… – 4’09
“ Raconte, ô douce brise, l’histoire d’un amoureux, affligé, passionné éperdu des lumières. Transmets-lui mes plaintes et l’état de celui qui veille de longues nuits pour voir apparaître l’Elu. ”
Poème mystique évoquant la nostalgie de l’amoureux de Dieu et demandant l’intercession du Prophète. Muwashshah responsorial mesuré alternativement sur différents rythmes binaires à 8, 4 et 2 temps.
Wasla en mode râst
6- Yâ kâfil al-‘aytâm/Ô Toi le protecteur des orphelins – 5’46
“ Ô Toi le protecteur des orphelins, le médecin des esprits
Ô Toi le sauveur du monde, ton maqâm est unique.
Lorsque Sa lumière a rayonné sur la terre, elle a éteint les flammes de l’égarement. ”
Chant improvisé en alternance entre les deux solistes Noureddine Khourshid et Mohamad Kartoumeh sur une qasîda louant Dieu et narrant les vertus et qualités spirituelles, morales, humaines, sociales du Prophète et du calife Omar. Musicalement, cette qasîda sert de pont entre la suite précédente en mode bayyâtî et la suivante en mode râst.
7- Mâlik ul-mulk/Ô Seigneur de la royauté – 3’12
“ Ô Seigneur de la royauté, mon sort est entre tes mains. Inspire à mon cœur de te rendre grâce et de te louer. ”
Invocation collective sous forme de muwashshah mesuré sur un rythme à 4 temps. Thème exposé en chœur suivi d’une partie chantée en responsorial dans laquelle les passages du soliste sont improvisés.
8- Atânî zamânî/Mon temps m’a donné… – 2’34
“ Mon temps m’a donné ce qui me contente. Par Dieu ô temps ne t’en va pas.
Ô nuit d’amitié reviens à nous, car le Bien-Aimé est satisfait de nous.
Il nous a fait boire de la coupe de l’amour une telle gorgée et j’ai vu dans la coupe une lumière éclatante qui m’est apparue. ”
Noureddine Khourshid et le chœur.
Poème mystique chanté sous forme de muwashshah responsorial sur un rythme à 2 temps, selon le même procédé que la pièce précédente.
9- Hibbî malak muhjatî/Mon bien-aimé possède mon âme – 2’07
“ Mon bien-aimé possède mon âme par son esprit et sa fortune.
Je n’ai que lui parmi les gens et il est mon seul espoir… ”
Poème mystique chanté sous forme de muwashshah responsorial sur un rythme à 6 temps entre Noureddine Khourshid et le chœur.
10- Khayr al-bariyya/Ô meilleure des créatures – 3’56
“ Ô meilleure des créatures, un regard vers moi. Tu n’es que le trésor du don.
Je t’offre en amour la prière pour mon Dieu, tant que mon cœur est vivant par la remémoration de Son nom. ”
Imploration au Prophète chantée sous forme de qâdd alternant refrain chanté par le chœur et couplets interprétés par Ibrahim Khourshid sur un rythme à 4 temps.
11- Yâ Rabbî/Ô mon Dieu – 1’40
“ Ô mon Dieu, par eux et par leur famille donne-nous la victoire et la consolation… ”
Imploration chantée par le soliste Hassan Arbach et le chœur sur un rythme à 2 temps.
Wasla en mode hijâz
12- Nadharî ilâ wajh al-habîb/La contemplation du visage du bien-aimé – 3’03
“ La contemplation du visage du bien-aimé, pour moi, c’est le paradis, et la séparation d’avec celui que j’aime est terrible.
Ô toi qui plantes le myrte autour de nos tentes, ne le plante pas car tu ne vas pas t’y installer… ”
Chant improvisé en alternance entre les deux frères Noureddine et Ibrahim Khourshid sur une qasîda mystique faisant le lien entre la suite précédente en mode râst et la suivante en hijâz.
13- Inna qalbî dhû huyâm/Mon cœur est passionné – 4’41
“ Mon cœur est passionné et l’Aimé règne en maître absolu,
la passion me fait chavirer et le cœur souffre. ”
Muwashshah responsorial mesuré sur un rythme à 10 temps.
14- Malaktum fû’âdî/Vous avez possédé mon cœur – 2’22
“ Vous avez possédé mon cœur selon les lois de l’amour, vous êtes surveillé, ne me tuez pas comme ça délibérément car je suis un étranger. ”
Muwashshah responsorial mesuré sur un rythme à 8 temps.
15- Yâ imâm al-rusl/Ô imam des envoyés de Dieu – 1’52
“ Ô imam des envoyés de Dieu, tu es mon soutien, tu es la porte de Dieu et mon appui. Alors assiste-moi dans ma vie et dans l’au-delà. ”
Madîh et supplique chantés sous forme de qâdd responsorial entre Noureddine Khourshid et le chœur sur un rythme à 4 temps.
16- Yâ Rabb bis-Siddiq /Ô Dieu, par al-Siddiq – 2’40
“ Ô Dieu, par al-Siddiq, notre noble seigneur possédant la splendeur, la supériorité et la science véridique.
Écarte de nous, ô Dieu du Trône, toute détresse et sois bienveillant envers nous, ô Seigneur, en toute circonstance. ”
Muwashshah responsorial entre Noureddine Khourshid, Ayman Mohamad et le chœur mesuré sur un rythme à 6 temps.
Wasla en mode sigah-huzâm
17- Lammâ Rabbî‘ ibtadâ/Au début de Rabî‘ – 4’40
“ Au début du mois de Rabî‘ Dieu a fait apparaître la Voie,
Au onzième jour l’ange Gabriel est descendu amenant avec lui une boisson de la source du paradis au goût délicieux et doux. ”
Récit du Mawlid en prose rimée, psalmodié par deux solistes, en alternance Noureddine Khourshid et Hassan Arbach ; intervention du chœur avec une formule de prière mesurée.
18- Al-salât ‘alâ al-mudhallal/La prière sur celui qui est couvert…- 1’30
“ La prière sur celui qui est couvert par le nuage bienfaisant, le meilleur parmi les créatures de Dieu, il a honoré la terre de Râma par sa venue. ”
Prière et éloge sous forme de muwashshah responsorial.
19- Hâtihâ sirfan/Sers le pur- 3’11
“ Sers le pur, ô convive, si tu es épris comme moi, dans la nuit obscure son éclat brille dans le cœur. ”
Poème sur le vin mystique chanté sous forme de muwashshah comportant un répons sur le mot “ Allah ” répété par le chœur simultanément avec la mélodie que chantent les deux solistes.
20- Burûq al-Hayy/Les éclairs des habitations…- 1’43
“ Les éclairs des habitations brillent et l’âme de l’épris est avide.
Cacher sa passion est une obéissance, mais l’heure est arrivée. ”
Poème mystique de Nâbulsî chanté en muwashshah à répons simultané de même que le chant précédent, mesuré sur un rythme binaire.
21- Rufi‘at astâr al-bayn/Les voiles de l’éloignement ont été soulevés – 1’47
“ Les voiles de l’éloignement ont été soulevés et les lumières de l’œil commencent à se révéler hors de l’espace matériel, témoignez-en ô soufis. ”
Poème mystique de Nâbulsî chanté en muwashshah à répons simultané à la mélodie, mesuré sur un rythme binaire.
Wasla en maqâm jhâr-kâh
22- Adir dhikra man ahwâ/Fais tourner le souvenir de celui que j’aime – 3’40
“ Fais tourner le souvenir de celui que j’aime au moins en rêve, car l’évocation de l’aimé est “ ma boisson enivrante ”.
Chant improvisé sur une qasîda mystique d’Ibn al-Fârid faisant le lien entre la suite précédente en maqâm sigah et la suivante en jhâr-kâh.
23- ‘Îh, yâ nasîm al-ashâr/Ah, ô brise parfumée de l’aube – 2’56
“ Ah, ô brise parfumée de l’aube, donne les plus heureuses nouvelles de la dame au bracelet. ”
Muwashshah mystique chanté en chœur sur un rythme à 4 temps.
24- Bashshirû ahl al-ma‘ânî/Annoncez la bonne nouvelle – 1’59
“ Annoncez la bonne nouvelle aux gens des sens ; le soleil du jour brille et mon croissant de lune se manifeste après son voilement. ”
Muwashshah mystique chanté en chœur sur un rythme à 2 temps. Final en accord harmonique.
- Référence : 321.051
- Ean : 794 881 746 125
- Artiste principal : Noureddine Khourshid et les derviches de Damas (نور الدين خورشيد و دراويش دمشق)
- Année d’enregistrement : 2002
- Année de fixation : 2004
- Genre : Chant soufi
- Pays d’origine : Syrie
- Ville d’enregistrement : Paris
- Langue principale : Arabe
- Compositeurs : Musique traditionnelle
- Lyricists : Musique traditionnelle
- Copyright : Institut du Monde Arabe