La Geste hilalienne

Sayyed al-Dowwi

La geste hilalienne se situe au XIe siècle de notre ère. Elle narre l’épopée des Banû Hilâl, ou « Fils du Croissant de Lune », chassés de leur terre. Les premières aventures se déroulent au Yémen, terre de naissance du héros Abû Zayd. Puis, commence l’exode des Hilaliens, poussés par la faim vers les Haut-plateaux au centre de l’Arabie. Le héros et son allié rivalisent alors pour les femmes, et Abû Zayd emporte la victoire. Enfin vient le temps de la longue transhumance de la tribu vers l’ouest et l’amour entre la fille d’un chef de tribu et un officier appartenant à des camps adverses.

L’interprétation en langage dialectal de Haute-Egypte de Sayyed al-Dowwi, dernier poète à avoir mémorisé près de la totalité de la Geste, soit 500 heures, est majestueuse. Cet enregistrement retrace deux épisodes de l’épopée : la rencontre des parents du héros et le souvenir du retour triomphant des enfants d’Abû Zayd après une longue période d’exil en terres lointaines.


Tracklist

Part 01 – Rizq et la noble Khadra
Cet épisode se situe en amont de la geste, avant même la naissance du héros, Abû Zayd al-Hilâlî. Il narre la rencontre de ses parents…
1 – Introduction à la geste hilalienne – 4’20
2 – La complainte de Rizq – 10’38
3 – Le voyage à la Mecque – 7’37
4 – La rencontre avec le père de Khadra – 6’35
5 – La proposition de mariage – 7’45
6 – Les noces – 7’38
7 – L’attente désespérée d’un fils – 10’49

Part 02 – Le livre des orphelins
Cet épisode narre le retour triomphant des enfants d’Abû Zayd après une longue période d’exil en terres lointaines.
1 – Introduction à la geste hilalienne – 4’47
2 – La fuite des femmes enceintes – 12’50
3 – L’hospitalité du roi des Tawayif – 11’15
4 – La bravoure des orphelins – 8’59
5 – Le retour triomphant en terres hilaliennes – 18’27


Interprètes et instruments

Maître Sayyed al-Dowwi (chant)
Gamal Mossad (percussions)
Mubârak Muhammad (rabâb)
Hammâm Muhammad (rabâb)


A propos

« Voici l’épopée des Arabes de jadis
Un peuple qui veillait à son honneur
Leur héros était un lion, un fauve indomptable
Abû Zayd al-Hilâlî… »

Longtemps, la geste des Banû Hilâl, les « Fils de la tribu du Croissant », est restée affaire de paysans nilotiques ou passion de folkloristes. Les premières descriptions de l’Égypte moderne, celle de Villoteau lors de la campagne de Bonaparte ou celle de l’Anglais Lane en 1833, mentionnaient bien ces bardes populaires que l’on écoutait religieusement depuis les cafés d’Alexandrie jusqu’aux veillées rurales d’Assouan. Elles narraient l’épopée tragique de tribus arabes chassées de leur péninsule par la faim et terminant leur voyage en Tunisie, où elles s’entre-déchiraient. Dès la fin du XIXe siècle, on publia en Égypte des versions de leur geste rédigées en arabe classique ; mais cette langue sans imagination ne pouvait aucunement rendre compte de la fascination qu’exerçait ce récit sur un public populaire : les multiples intrigues ne prennent sens que dans l’interaction entre un « poète », souvent analphabète, mais doté d’une éloquence créatrice instantanée en langue dialectale, et un public exigeant qui attend à la fois fidélité aux événements et invention dans l’expression. C’est à Abd al-Rahmân al-Abnûdî, intellectuel et poète cairote d’origine paysanne, que les Égyptiens doivent d’avoir redécouvert ce trésor de leur culture populaire. Parti à la recherche des légendes qui avaient baigné son enfance, Abnûdî a patiemment recherché au cours des années 60 à 80 les derniers garants authentiques de la tradition, et n’en a trouvé que deux : Gâbir Abû Husayn (1913-1980) et Sayyed al-Dowwi. C’est que tout rhapsode narrant l’épopée des Hilaliens n’est pas digne du titre de shâ‘ir, poète de la geste. Ce degré suprême ne peut être accordé par le public et la communauté des « fous des Hilaliens » qu’en remplissant deux conditions : d’une part connaître l’ensemble de la geste dans ses milliers de personnages, de batailles, de répliques, d’apparences trompeuses et d’intentions secrètes, et d’autre part être capable d’improviser des quatrains rimés, toujours originaux à chaque représentation, à partir du canevas événementiel. Celui qui se contente de réciter des bribes de la geste apprises par cœur n’est qu’un râwî, un récitant de seconde main dont les amateurs connaissent les limites…

Les Banû Hilâl : légende et faits

La geste hilalienne contient trois parties : la première narre la phase yéménite de leurs aventures et la naissance du héros Abû Zayd al-Hilâlî, le fils à peau noire de la belle Khadra, fille du chérif de la Mecque, et du prince Rizq. La seconde phase évoque le départ des Hilaliens, poussés par la faim, vers le Nagd. Des affaires de femmes séparent Abû Zayd de son allié Diyâb et se concluent par la victoire du premier. La dernière partie évoque la longue transhumance de la tribu vers l’Ouest et l’amour qui unit Sa‘da, fille de Khalîfa le chef de la tribu des Zanâtî, des Berbères opposés aux bédouins hilaliens, à l’un des lieutenants d’Abû Zayd. Après avoir triomphé des Zanâtî et tué Khalîfa, les Hilaliens se déchirent entre eux et Diyâb assassine Abû Zayd, déclenchant un cycle de vendetta. Il est remarquable que dans les recensions égyptiennes, les Zanâtî sont décrits comme une tribu arabe, dont l’animosité envers les Hilaliens est un fait antérieur à la migration, tandis que les poètes tunisiens font ressortir l’antagonisme entre une tribu locale et des conquérants venus du Levant. A cette trame viennent se greffer d’innombrables intrigues, formant une épopée qui réclame des dizaines de soirées pour être racontée dans son intégralité.

La migration réelle des tribus bédouines hilaliennes fut l’affaire de plusieurs générations. Elle commença au début du XIe siècle depuis leur Yémen originel vers le Nagd, le Hijâz et le nord de la péninsule arabique, puis s’orienta vers l’Ouest et la péninsule du Sinaï, jusqu’à la vallée du Nil. Ce mouvement de population est dans les livres d’histoire un événement de portée limitée. Leur déportation vers le sud de l’Égypte au Xe siècle, sur l’ordre du calife al-Azîz Ibn al-Mu‘izz, puis leur migration finale vers la Tunisie au XIe siècle, doivent être replacés dans le cadre des tentatives de la dynastie fatimide égyptienne de se débarrasser de pillards importuns et affaiblir les souverains de Kairouan, les Zirides, qui avaient décidé de trahir Le Caire et de faire allégeance au calife abbasside de Bagdad… Mais si les Hilaliens doivent surtout à leur mention par Ibn Khaldûn de ne pas avoir été oubliés par l’histoire officielle, le souvenir de ces hordes bédouines dévastant tout sur leur passage est demeuré dans la conscience populaire.

En dépit du petit nombre d’années au cours desquelles les Banû Hilâl transitèrent par le territoire égyptien, dans le Delta puis en Haute-Égypte où ils avaient été relégués suite à leurs exactions, les avatars de ces Arabes irrespectueux des lois gouvernant les communautés rurales, mais porteurs de valeurs d’honneur et de fidélité indéfectibles se transformèrent en une geste populaire. Paradoxalement, ce ne sont point leurs méfaits dans la communauté immuablement pacifique des fellahs, mais l’exaltation de leur arabité qui a été retenue par la mémoire collective, façonnée par des siècles de rhapsodies. La geste projette un idéal moral atemporel et mythique sur ces hommes du passé ; le « poète » égyptien contemporain « incorpore la réalité courante dans le passé et le passé dans le présent » (B. Connelly).

Le terme arabe sîra, que l’on peut traduire par geste ou épopée, est aussi celui qui désigne la biographie sacrée du fondateur de l’islam : la sîra par excellence est celle du Prophète… On ne saurait dès lors s’étonner que les poètes populaires qui répètent la geste des Hilaliens la conçoivent comme une suite de l’Histoire et se considèrent investis d’une mission sacrée. L’émigration hilalienne fut aussi une entreprise d’islamisation et, en Égypte comme en Tunisie, le passé pharaonique ou berbère a été oblitéré de la mémoire, remplacé par une identification souvent mythique avec le passé du conquérant. Ces hommes issus de la terre natale du Prophète ont perpétué les « Ayyâm al-Arab » en dehors de la péninsule, donnant une suite à l’histoire sacrée des origines. Les récitants de la geste répugnent à révéler les circonstances de leur apprentissage, et prétendent le plus souvent avoir été visités pendant leur sommeil, ou chargés d’une mission par le Prophète. Les poètes se transmettent la geste de père en fils, de maître à disciple, mais ne peuvent écarter le merveilleux de leur formation : le père de Sayyed al-Dowwi racontait à Abd al-Rahmân al-Abnûdî qu’il avait entendu à plusieurs reprises une viole, accrochée sur un mur de sa demeure, se mettre à jouer d’elle-même dans le dernier quart de la nuit ; il avait alors compris que c’était un signe de Dieu l’engageant à devenir un récitant de l’épopée des Banû Hilâl…

Le poète et son auditoire

Jusqu’à l’apparition des postes de radio, un poète-chanteur épique avait sa place dans chaque café, et les auditeurs prenaient parti pour les Zanâtî, pour Diyâb ou pour Abû Zayd, faisant une fête et décorant l’établissement en cas de victoire de leur héros. Les récitants, souvent d’origine tsigane, ont disparu des cafés du Caire, mais le métier ne s’est pas entièrement perdu : ils ont leur place dans les fêtes de village, dans le Delta et surtout dans le Sa‘îd, le sud du pays, ou dans les demeures privées. Les émissions radiophoniques présentées par Abd al-Rahmân al-Abnûdî rencontrèrent suffisamment d’écho pour que des villages entiers du Sa‘îd envoient des lettres de félicitation ou de protestation lorsqu’un interprète s’était éloigné de la tradition ! Il n’y a pas de texte fixe correspondant à la geste, chaque poète devant former lui-même ses quatrains, mais la succession des événements est immuable, et des schémas de narration doivent être respectés.

Le « poète » peut officier seul avec sa viole-rabâba, ou être, comme Sayyed al-Dowwi, assisté d’autres instrumentistes et percussionnistes. Jusqu’au XIXe siècle existaient en Égypte deux types de violes à archet, la rabâbat al-shâ‘ir (rabâba du poète), de caisse rectangulaire dotée d’une seule corde en crin de cheval, et la rabâbat al-mughannî (rabâba du chanteur), qui mesure environ 90 cm. La rabâba est constituée d’une caisse de noix de coco tendue d’une membrane de cuir ou de peau de poisson (raqma), fixée sur un manche de bois dotée, de deux cordes accordées à une quarte, le qawwâl (« corde parlante ») et le raddâd (« corde répétitrice »). Il est rare que plus d’une octave soit utilisée lors du jeu bien que l’instrument puisse dépasser cet ambitus limité. Les cordes sont frottées par un archet de bambou tendu de crins de cheval. L’instrument rectangulaire est toujours utilisé dans le Golfe arabique et dans le sud syrien mais a disparu en Égypte, où seul le second modèle est utilisé par les chanteurs épiques. L’instrument est tenu obliquement et repose sur le giron du joueur.

La représentation commence par une improvisation instrumentale (taqsîm), jouée sur la rabâba, suivie de la mention de Dieu et de prières sur le Prophète. Cette ouverture religieuse dure quelques minutes et se place sur une phrase mélodique initiale, qui n’est pas nécessairement mesurée. Une section en prose vient ensuite résumer les épisodes précédents et le récit proprement dit s’engage, par une suite de quatrains rimant sur le modèle ABAB, variable pour chaque quatrain. C’est alors une seconde mélodie, mesurée et placée sur un tempo plus rapide qui est utilisée. Certaines rimes sont approximatives, d’autres sont au contraire des paronomases : un même mot est utilisé dans deux sens différents, ou deux mots accolés riment ensemble avec le premier. Ces jeux de mots subtils doivent être décodés par l’auditoire, qui pousse des soupirs d’aise quand il les saisit et demande confirmation au poète. Une mélodie finale est employée en fin de représentation et un texte à connotation religieuse est de nouveau récité. L’ambitus de la mélodie est beaucoup plus restreint dans la rhapsodie hilalienne que dans la plupart des autres chants populaires égyptiens : le nombre de phrases mélodiques utilisées est limité, et la beauté de la voix n’est nullement une condition de l’interprétation. La valeur d’une récitation se situe, pour les artistes comme pour l’auditoire, dans l’authenticité et la précision de la recension présentée.

«  Deux épisodes sont présentés dans cette collection des « Musicales ». Le premier, « Rizq et la noble Khadra » (volume 1), se situe en amont de la geste, avant même la naissance d’Abû Zayd. Le deuxiËme extrait, « Le livre des orphelins » (volume 2), narre le retour triomphant des enfants d’Abû Zayd après une longue période d’exil en terres lointaines.

Remerciements à Hassan el-Geretly et la troupe al-Warsha pour l’aide précieuse accordée.

Frédéric Lagrange


Détails des enregistrements

Part 01 – Rizq et la noble Khadra

Rizq, qui sera le futur père d’Abû Zayd, ressent le poids de l’âge et cherche après dix mariages malheureux la femme qui saura enfin lui donner un héritier mâle. Désespéré, il part à la chasse dans la montagne et entend une voix qui lui enjoint d’aller se marier à la Mecque. Le seigneur de la tribu, Sarhân, lui conseille de s’y rendre en pèlerinage, peut-être y rencontrera-t-il une jeune et noble vierge. Or, l’émir Qurda, gouverneur et serviteur des deux cités saintes, avait une fille, Khadra, qui refusait tous les prétendants. La même voix qui avait conseillé le pèlerinage à Rizq vient suggérer le pèlerinage à l’émir Qurda et à sa famille. Les deux groupes se croisent à la Mecque sans se connaître, mais une nuit, à Médine, Khadra aperçoit Rizq qui, à cheval, monte la garde du camp des pèlerins et elle enjoint son père de l’inviter sous sa tente. Quand Qurda interroge Rizq sur ses enfants, le noble hilalien s’en remet à la volonté de Dieu et avoue rechercher femme. Qurda lui propose alors sa fille, la vierge Khadra, plus belle qu’une étoile éclairée par la pleine lune, espérant que la jeune fille consentira au mariage. Quand sa mère vient lui proposer Rizq, Khadra lui répond : « Depuis que les yeux du héros se sont posés sur moi, mes soucis se sont dissipés ; Mère, mon cœur a retrouvé sa sérénité, ce sera lui le père de mes enfants ! » Le mariage se conclue dans la joie, et Rizq lui verse pour dot son poids de perles, d’émeraudes, de corail et de rubis, lui offre deux cents esclaves et deux cents servantes, deux cents chameaux et deux cents juments. Neuf mois après le mariage, Khadra donne à son mari une fille, Shîha, mais point de mâle. Le père se plie à la volonté de Dieu, pensant avoir un héritier à la prochaine naissance. Mais dix ans plus tard, Khadra n’a toujours pas enfanté. Rizq se désespère et se demande qui héritera de lui. Le jour de l’Aïd, où les petits reçoivent cadeaux et habits neufs, la vue des enfants de ses amis attise sa colère et sa jalousie, et il rentre chez lui, furieux. Khadra lui demande la cause de sa colère et il lui répond :

« La cause de mes larmes, c’est bien toi
Je t’ai prise femme libre et prunelle de mes yeux
J’ai demandé à mon cœur si je devais te répudier, et il a refusé
Mais à cause de toi, les Arabes se moquent de moi

Je t’ai épousée pour que tu remplisses ma maison
Une femme libre et élégante
Mais depuis ta première grossesse
Pourquoi n’as-tu plus enfanté ?

J’aurais voulu, pendant dix ans
Ne pas connaître le nombre de mes enfants. »
En serrant les dents, elle lui répondit :
« Tu n’as pas à parler de cela ni de ceci

Tu parles bien librement de ces choses
Oserais-tu t’opposer à la volonté du Seigneur ?
Dans quel champs y a-t-il des garçons à moissonner ?
Dis-le moi, et je t’en ramènerai une poignée

Sur quel marché vend-on des héritiers ?
Rizq, fierté de ta génération
Tes paroles ont blessé mon cœur
Veux-tu donc que j’aille t’acheter un garçon ?

Je perds la tête et deviens folle
Mais demeure patiente devant l’épreuve du Seigneur
Si Dieu ne m’a pas donné d’enfants
Veux-tu donc que je t’en fabrique de mes propres mains ? »

Et c’est alors que la servante de Khadra vient lui demander la cause de ses pleurs que le poète décide de terminer l’épisode, laissant son auditoire dans l’expectative…

Part 02 – Le livre des orphelins

Cet épisode de la dernière partie de la geste s’ouvre sur la mort de Hassan, sultan des Hilaliens. Son cousin Diyâb monte sur le trône, profitant de l’absence du héros Abû Zayd. Lorsque ce dernier regagne le territoire des Banû Hilâl, la mort du souverain l’afflige tant qu’il en perd la vue. Sa cousine et sœur du défunt, al-Djazia, lui reproche son éloignement et, se rendant compte qu’il ne saurait la protéger, décide de s’enfuir avec quatre-vingts jeunes femmes enceintes de la tribu, portant les enfants d’Abû Zayd et des Hilaliens. Abû Zayd lui conseille de se rendre chez Mahmûd, roi des Tawayif (peut-être s’agit-il de l’Andalousie des reyes des Taifas ?) et de se faire passer pour la femme du roi de Tunis. Sur le chemin, la noble Alya, une des femmes en détresse, accouche sur le palanquin de sa chamelle. Le nouveau-né tombe à terre et, dans l’urgence de la fuite, al-Djazia lui ordonne de l’abandonner. Le roi Mahmûd fait bon accueil aux quatre-vingts femmes et leur procure gîte et protection. Les orphelins naissent et sont entraînés à la chevalerie et à la guerre dès leur plus jeune âge. Quand un prince voisin vient exiger tribut et jeunes vierges, c’est Rizq, l’un des jeunes Hilaliens maintenant âgé d’une dizaine d’années, qui sauve le royaume par sa bravoure. La dette des femmes ainsi payée, al-Djazia peut avouer au roi sa véritable identité et décide le retour en terre d’Afrique. La caravane passe en chemin devant un riche verger et décide d’y faire halte. Le propriétaire défend son bien et une lutte féroce s’engage entre cet inconnu et le jeune et fougueux Rizq. Le combat dure des jours sans que les deux hommes faiblissent, et saisie d’un doute, al-Djazia lance trois pommes à l’inconnu, qu’il touche sans interrompre son duel. Elle en est désormais sûre, c’est bien lui l’enfant abandonné de Alya, al-Batîhî (le Renversé), fils d’Abû Zayd et frère de Rizq ! La tribu ainsi reconstituée retrouve Abû Zayd, défait et aveugle, qui aide des esclaves à tirer de l’eau d’un puits. Al-Djazia l’enjoint de faire battre les tambours de réjouissance qu’elle avait fait enterrer avant son départ. Reconnaissant au toucher son fils al-Batîhî, Abû Zayd retrouve la vue. L’usurpateur Diyâb, apprenant la guérison d’Abû Zayd et le retour des orphelins, prend la fuite.


  • Référence : 321.019.020
  • Ean : 794 881 715 220
  • Artiste principal : Sayyed al-Dowwi (سيد الضوي)
  • Année d’enregistrement : 1996
  • Année de fixation : 2002
  • Genre : Geste hilalienne
  • Pays d’origine : Egypte
  • Ville d’enregistrement : Paris
  • Langue principale : Arabe
  • Compositeurs : Musique traditionnelle
  • Lyricists : Musique traditionnelle
  • Copyright : Institut du Monde Arabe